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La presse et la publicité se font le relai d'arguments commerciaux parfois farfelus, parfois digne d'un bêtisier, mais globalement faux et induisant nombre de personnes dans l'erreur. Tapons un peu dans la fourmilière de toutes ces informations (parfois contradictoires) :



Réalité ou marketing ? Nombre d'argumentaires commerciaux font appelle à des notions subjectives ou des données « techniques » plutôt floues pour vendre leur produits.

Concernant les données subjectives, qu'importe leur opinion, l'important est que ce coté subjectif dudit produit vous plaise, à vous d'aller l'essayer et de choisir à votre convenance.

Concernant les données techniques sachez qu'il existe des normes strictes concernant les protocole de mesures, une quelconque donnée non accompagnée de la norme/protocole la concernant n'est donc techniquement pas valide (exemple typique : « bande passante 20Hz-25kHz », si c'est à +/-2dB c'est exceptionnel, si c'est à +/-10dB ce n'est absolument pas significatif).

Les puissances peak music power, music power des enceintes ou amplificateurs n'existent pas : pour les enceintes les normes sont IEC (norme CEI 268-5) ou AES (norme AES2-1984 r1997) ; pour les amplificateurs la puissance doit être indiquée conjointement à l'impédance de charge + le taux de distorsion + la bande de fréquences du signal de test.

Si un commercial n'est pas capable de démontrer la supériorité technique de son produit, si bien mise en avant dans le magnifique dépliant publicitaire, ou même simplement de définir les différentes données fournies : laissez tomber. Le secret industriel n'est pas un argument, il est tout à fait possible d'expliquer le pourquoi du comment sans rentrer dans les détails « sensibles ».



La compatibilité des lecteurs de CD (marche aussi avec les DVD) : techniquement un CD (compact disc) c'est un support plastique, avec une surface réfléchissante d'un coté et des données inscrites sous formes de « petits trous » de l'autre. La surface réfléchissante permet au laser d'être réfléchi, et par la même la lecture de « l'etat de surface » du disque : les données numériques. Les « p'tits trous » sont soit fait par pressage de la matiere et ensuite recouvert pas un « vernis » protecteur transparent, soit fait par « brûlure » de la sous couche du CD-R. Le CD est lu par procédé optique donc aucun contact physique avec le matériel hormis le moteur d'entrainement... donc aucun risque d'abimer votre matériel.

Les différences de qualité de lecture proviennent du fait que la puissance du laser lors de la gravure est liée à la vitesse de cette gravure, il me semble que plus on va vite moins il est intense donc la gravure est moins profonde (moins lisible).

Par ailleurs certains lecteurs ne sont pas compatible avec les Toc (Table of content : table des matières) de CD non finalisé, mais de toute manière pas de risque pour le matériel, il suffit d'essayer.



Puissance, décibels, rendement et compagnie... Souvent il est dit « plus vous avez de puissance et/ou de rendement plus le son sera meilleur, dynamique, etc... »

D'une part qualité du son ou la dynamique ne sont pas liés à la puissance. Le niveau sonore maximal induit la dynamique maximale reproduisible par votre système audio : DynamiqueMax = Spl max – Bruit ambiant. Prenons un exemple Spl max = 95dBspl (c'est commun, et c'est déjà fort pour beaucoup) et bruit ambiant 40dBspl (appartement calme), dynamique maximale = 55dB, eh oui ! Nous sommes loin des fameux 96dB de dynamique des CD et encore moins des 120dB des super supports du futur (DVD-A, SACD, DVD-HD et Blue-Ray... ), j'y reviendrai plus tard.

Par ailleurs le niveau maximal délivré par une enceinte n'est pas limité par la puissance, mais par son élongation maximale Xmax et plus précisément par son volume d'air déplacé maximal : Vd max = Xmax * Sd (surface de la membrane). La formule est N(dB/1m) = 100 + 20.log10(X * Sd * pi * (fréquence)² *1,18), voyez-vous l'argument rendement quelque part ?

Par exemple prenons un cahier des charges tel que : la bande passante doit s'étendre à 40Hz -3dB et le niveau sonore doit pouvoir atteindre 105dBspl à 1m (THX Ultra). Nous constatons (après simulation en BR) qu'avec un HP de 13cm de diamêtre X = 10,2mm, un HP de 17cm X = 6,75mm, un HP de 21cm X = 5,25mm, un HP de 25cm X = 3,6mm, un HP de 30cm X = 1,65mm, un HP de 38cm X = 1,2mm. La première solution n'est pas réaliste, la seconde est limite (l'effet doppler induirait probablement de la distorsion par intermodulation) ; il est possible cependant de multiplier la surface équivalente en multipliant les haut-parleurs, ce qui n'est pas gage de réussite étant donné les problèmes de couplage de sources. Les puissances électrique mises en jeu ici sont comprises entre 8 et 65W (96dB/1W/1m et 87dB/1W/1m), rien à craindre au niveau compression thermique.

Conclusion : les enceintes sont avant tout limitées dans leur splmax par l'élongation maximale des HP, donc rien ne sers d'avoir un ampli de 2*200W derrière des petits 13cm de bas rendement en espérant avoir plus de niveau sonore, quelques watts suffiront à atteindre leur capacité maximale d'élongation.



Les formats audio. Ah, le progrès ! A chaque génération son nouveau format apportant son lots d'avantages décisifs à côté desquels vous ne devez passer... Je ne peut nier les progrès techniques qui ont lieu, mais il ne faut pas oublier qu'entre le concept et l'application technique, puis l'exploitation du matériel, il y a une marge plus ou moins conséquente.

A savoir qu'il y a deux choses souvent confondues : le support et le format. Le support c'est le support physique : bande magnétique, disque vynil, Compact Disc, Digital Versatil Disc, disque dur (Hard Disc Drive)... le format c'est la façon dont sont codées et enregistrées les données : analogique, PCM 16bit/44,1kHz 24bit/96kHz, Dolby Digital, DTS, DSD (aux formats numériques correspondent des extensions de fichier, respectivement : .wav/.aiff, .ac3/.vob, .vob/.dts ... ).

Les supports magnétiques offrent une bande passante de 30Hz-20kHz -3dB (bande ½'' défilement de 38cm/s, 40Hz-15kHz -3dB à 19cm/s) avec un bruit de fond repoussé jusqu'à -60dB et une diaphonie de -43dB (pour les bons modèles et dépendant de la bande utilisée). Les performances sont loin d'être ridicules, mais à l'époque les appareils coûtent très cher et ne sont pas accessible au grand public.

Le disque vynil Long Play (12'' 33tmin) offre un rapport S/B de -50/55dB, la fiabilité du support est relativement faible : fragilité mécanique et usure au fil de l'usage. Le réglage du bras et la qualité de la cellule de lecture sont primordiaux et sensible. J'ai eu l'occasion d'écouter une platine vynil qui à convaincu un ami durant toute sa jeunesse que les vynils ne craquaient pas... (magnifique chaine d'ailleurs).

L'arrivée du support CD (capacité de 650 puis 700Mo) a été une avancée dans la fiabilité du support, et donc la sauvegarde des données. Le format associé dans l'audio le PCM 16/44,1 introduisit trois problèmes majeurs :

- nous pouvions désormais mixer avec une dynamique jusqu'alors inconnue : 20log10(Q²)= 96,33dB, ce qui ne manqua pas de poser des soucis vis à vis des maillons en aval qui n'étaient pas conçus pour la supporter (d'où le passage au compresseur lors du mastering, le taux de compression n'ayant fait qu'augmenter depuis, d'où la qualité audio en baisse)

- la définition est très limitée en haute fréquence : 2 échantillons pour un signal à 22kHz c'est très peu, 4 est le strict minimum pour une reconstruction « correcte » du signal, ceci sans compter la nécessité d'un filtre à forte réjection à la fréquence de repliement : fréquence d'échantillonnage divisée par deux.

- le type de codage apporte une définition faible sur les bits de poids faible, ce qui limite la dynamique à 78dB (pour une définition minimale de 1dB à bas niveau).

Le PCM 24/96 résouds les problèmes de définition, la dynamique (S/N = 144,5dB disponible) étant de toute manière limitée lors du mixage/mastering. Le problème étant le débit élevé de 2304 kbps, contre 1411 kbps pour un CD Audio classique, d'où l'utilisation du DVD à la capacité plus importante (4,7Go en mono couche simple face, 9Go en double face/couche).

Le Dolby Digital est un format compressé selon l'algorithme AC3 à partir d'un signal PCM 16bit/44,1kHz, la fréquence d'échantillonnage est conservée, le débit par piste est compris entre 62,75 et 87,84 kbps (à comparer au mp3, bien que l'AC-3 soit subjectivement meilleur). Le taux de compression élevé (15:1 à 20:1) est nécessité par la faible surface utile sur le support pour l'enregistrement (espace inter-perforation sur les pellicules 35mm au cinéma) et la contrainte d'y enregistrer 6 canaux (même si le sixième canal ne prends qu'un dixième de la bande passante de chaque autre canal). Bien qu'il offre un accès au mixage cinéma 5.1 au grand public, la définition est bien inférieure au CD audio classique.

Le DTS, développé (à partir d'un brevet français) pour répondre également aux contraintes du cinéma (6 canaux, fiabilité) tout en proposant une meilleure définition, est compressé suivant l'algorithme Coherent Acoustic à un taux compris entre 4,87:1 et 9,75:1, les débits résultants (754,5 et 1509,25 kbps) étant permis par l'emploi d'un support CD séparé. Les éditions de films en DVD vidéo offrant les pistes DTS se font de plus en plus courantes.

Le DSD, dédié à l'audio, offre une bande passante étendue de 0 à 100kHz, avec une dynamique de 120dB... techniquement c'est un concurrent sérieux du DVD-A 24/96 (d'autant plus que ses sécurités anti-copie sont réputées inviolable). La contrepartie étant la nécessité d'une platine de lecteur compatible, ainsi que 5 enceintes identiques.

Les nouveaux supports « HD » permettent de part leur plus grande capacité (100Go pour le Blu-ray et 45Go pour le HD-DVD), conjointement avec un plus haut débit de sortie (24,5Mbps pour le Blu-ray et 18Mbps pour le HD-DVD), l'enregistrement de l'audio/vidéo à plus haut débit. Il deviens possible d'enregistrer les mixages 5.1 (6.1 ou 7.1) avec moins de compression (2,45:1 à 4,3:1 Dolby Digital+) ou directement en PCM sans compression : nous retrouvons les qualités du DVD-A avec la possibilité de restituer du 24/96 jusqu'au 7.1 (DTS-HD, Dolby True-HD). Par ailleurs la vidéo fait un réel bon en avant en terme de définition en passant de 720*576pixels (PAL, 720*480 en NTSC) à 1920*1080 pixels : 5 fois plus de définition (quasiment celle d'une copie d'exploitation en 35mm). La contre-partie est la nécessité de renouveler ses lecteur + décodeur + affichage pour supporter ces nouveaux supports/formats (connection HDMI ou IEE1394 pour supporter le débit).

Conclusions : le PCM 16/44,1 (CD audio classique) n'est pas un mauvais format en soit, le DVD-A étant un variante nettement plus performante. Le Dolby digital permet d'accéder au mixage ''cinéma'' des films, cependant la meilleure définition du DTS nous fera préférer les éditions de films offrant ce format. Les supports « HD » autorisent une très bonne définition audio/vidéo dans nos Home cinéma... le problème étant la qualité globalement médiocre des appareils grand public (notamment en audio).

Globalement tous ces formats sont sous-exploités, de part une volonté de profit maximal les marketeux vous vendent des produits estampillés « HD » ne possédant pas les caractéristiques techniques (rapport S/B, bande passante distorsion(s)...) permettant de les exploiter réellement, bien que ces formats soient effectivement supportés... changez d'enceintes avant de changer de lecteurs ;)



Les câbles... première remarque, pensez-vous honnêtement que la technologie embarquée dans un câble puisse être si honéreuse que ledit câble soit vendu plus cher qu'une voiture neuve ??? La réponse est évidemment, non.

Le rôle d'un câble est simplement de véhiculer un signal quel qu'il soit entre deux appareils. En audio les longueurs d'ondes considérées sont si grande que les problèmes de couplages sont inexistants, seuls subistent les problèmes du blindage et éventuellement la question de la connectique (à cet effet de bon connecteurs (méchaniquement parlant) non oxidables (nickelés par exemple) suffisent, personnellement j'use de Neutrik). Pour ce qui est du blindage et de l'immunité aux parasites, l'important est le taux de couverture du blindage : jusqu'à ~95% pour de la tresse et 100% pour un feuillard, ce dernier présente une rigidité accrue, mais conviens pour une installation fixe.

En bref rien d'esotérique dans ce domaine, j'use personnellement de connections symétriques avec du câble ''viper'' de chez Playback.fr à 1€/m.



Les enceintes centrales « d'Appolito » (de l'ingénieur en acoustique M Appolito). L'idée d'Appolito implique : un montage verticalement symétrique des haut-parleurs grave-médium autour du tweeter et un filtrage complémentaire d'ordre impaire (typiquement : -18dB/octave de type Butterworth). Ce type de montage se caractérise par une directivité horizontale très homogène et verticale parfaitement symétrique (il évite ainsi le décalage du lobe de rayonnement vertical de +/-15°, à la fréquence de coupure d'un montage classique grave-médium/tweeter), par ailleurs nous observons un resserrement de la directivité dans le plan vertical, ceci dans les fréquences médium (typiquement entre 800 et 3000Hz). Ce dernier point peut être intéressant afin de limiter les réflexions sur le sol et le plafond de la pièce d'écoute, et ainsi augmenter l'intelligibilité du message sonore. Les enceintes centrales dites « D'Appolito » ou MTM en position horizontale sont en conséquence une aberration acoustique.

« Alors pourquoi si c'est pas bien, ils font tous ça ? » simplement afin de contenter le potentiel acheteur convaincu qu'il lui faut les 5 enceintes, mais souhaite conserver son téléviseur -> contrainte d'espace (de plus l'idée que plus de HP = meilleur son... est répandue). La bonne question est « ai-je besoin d'une enceinte centrale ? », la réponse est la même qu'à la question « l'image sonore de mes enceintes en stéréo bi-canal était-elle déficiente ? » : depuis bientôt 50 ans de nombreux mélomanes écoutent en stéréo avec un image sonore convaincante, pourquoi aujourd'hui aurions-nous besoin de trois enceintes pour ce faire ?

La nécessité d'une enceinte centrale au cinéma est dûe au fait que l'écran fait au moins 6m de base, donc les auditeurs placé latéralement entendent le son monophonique (dont l'image sonore doit se placer au centre de l'écran) provenant de l'enceinte la plus proche par effet d'antériorité. L'enceinte centrale permet de replacer le son monophonique au centre de l'écran, par ailleurs cela autorise un niveau acoustique supérieur lorsqu'un son est mixé sur les trois voies avant. Concrêtement à domicile, je doute de l'utilité d'une enceinte centrale (identique aux latérales G/D, bien entendu) pour un écran de moins de 2m de base.

Le 25/02/2010